10 jours en Malaisie
Vol Phnom Penh - Kuala Lampur : trois heures après, c’est le choc ! Au-delà de ma peur de l’avion (surtout au moment de la triste disparition du vol de Malaysian Airlines…), je regrette l’absence de transition lorsqu’on use de ces moyens de transport. Après la quiétude de Kampot, le grouillement de KL !!!
Mes premiers pas en Malaisie seront donc urbains ! Je déambule dans les rues de la mégalopole ceinturée par de grands axes routiers dépourvus de trottoirs, cherche un parc qui s’avère en plein travaux, m’arrête dans les marchés couverts pour n’y trouver que des objets d’artisanat issus des pays voisins, passe mon chemin devant les enseignes de grands magasins identiques à ceux des Champs Elysées… Mon premier jour en Malaisie est donc marqué par la mélancolie et la déception… Ma seule excitation sera de grimper aux 42ème et 83ème étages des célèbres tours Pétronas (pour la bagatelle de 80 Ringit, soit environ 20 euros…) à l’architecture élégante et au point de vue vertigineux !
Les célèbres et impressionnantes tours Pétronas :
La vue du 42ème étage...
... et celle du 83ème étage!
Le lendemain, je me rends à la station de bus la plus proche, mais pour aller où ??? Je me décide au dernier moment pour les Cameron Highlands, région montagneuse du centre de la Péninsule et cœur maraîcher du Pays : fraises, miel, rose, orchidées et somptueuses plantations de thé. J’aspire alors à un peu de tranquillité mais serai à nouveau surprise (bel euphémisme !) par la tournure touristique prise par toutes ces « fermes » spécialisées. C’est un véritable Disneyland rural disséminé au fond des vallées autrefois verdoyantes et aujourd’hui bétonnées par des exploitations agricoles à forte orientation touristique ou des resorts sortis de terre à coups de capitaux chinois…
La rencontre d’un autre traveller solitaire me donnera l’occasion de prendre un peu de hauteur avec un trek de 6 heures à travers la jungle jusqu’au sommet du Gunung Brinchang à plus de 2 000 mètres d’altitude. Le lendemain, je me baladerai avec émerveillement dans les plantations de thé (celles de la marque très populaire BOH) qui recouvrent d’un vert intense des flancs de montagne entiers ! L’arbre à thé demande peu d’entretien une fois planté et seules les jeunes feuilles d’un vert clair presque fluorescent, sont récoltées toutes les 2 ou 3 semaines. Le thé a été introduit par les occidentaux dans les années 1930 pour être récolté par des paysans d’origine indienne et népalaise qui constituent encore aujourd’hui l’essentiel de la main d’œuvre quand les terrains sont trop escarpés pour une récolte mécanique. Leurs hameaux situés au pied des plantations comptent écoles et temples hindous !
Je reprends ensuite la route vers le Nord-Ouest pour Georgetown, ville principale de l’île de Penang, où je fais la rencontre de trois adorables nantais avec qui je passerai le reste de mon séjour en Malaisie. Malgré la pluie et/ou la chaleur étouffante, nous resterons 2 jours dans cette ville à la mosaïque étonnante : front de mer pour des découvertes gustatives, street art au hasard des rues, balade dans le Chinatown endormi et le Little India qui fourmille, etc. L’incroyable cosmopolitisme de la ville est représentatif du reste du pays : les Malais, de religion musulmane, ne représentent que la moitié de la population malaisienne, le reste étant essentiellement constitué de Chinois et d’Indiens totalement intégrés dans la société et considérés de longue date comme des citoyens lambdas.
Changeant constamment de programme, je me déciderai finalement à me rendre par un bus de nuit sur les îles Perhentians, convainquant deux de mes trois compères de me suivre. Avec des sièges molletonnés et suffisamment de place pour allonger ses jambes, j’y passerai la meilleure nuit de transport depuis 5 mois ! Elle ne sera pourtant pas longue puisque nous nous ferons déposer au petit matin pour attendre un bateau qui se fera désirer plus de deux heures, le temps que la mer agitée permette à notre embarcation d’atteindre le port... S’ensuivent 45 minutes de navigation dignes des parcs d’attraction ! Et c’est une bretonne au pied marin qui le dit !
Notre dîner avant d'embarquer pour une nuit de bus :
Les trois jours que je passerai en bonne compagnie sur ces bouts de rochers entourés d’eau turquoise se résument à des sessions lecture le cul posé sur les plages de sable fin, des parties de cartes en attendant un Mee Goreng, des séances de snorkelling où j’apercevrai tortue et requin pointe noire (de là à dire que j’ai vaincu ma phobie…)
Notre voisin de bungalow : un varan à la vue répugnante, je l'avoue...
... préférant largement la compagnie de ces jolis Némos ;-)
Mais après 10 jours passés sur la péninsule, il est temps pour moi de retourner à la capitale pour prendre mon envol vers Bali, en Indonésie, où mes parents (et 3 de leurs amis) me font le plaisir de me rejoindre. Après 5 mois d’absence, autant dire qu’ils m’attendent de pieds fermes !!!
Si l'on doit faire les présentations comme à l'école des fans, ma mère est la jolie blonde à gauche. Quant à la paternité, elle est assez évidente pour que je m'abstienne de la préciser!