Voyageant sans plan établi ni itinéraire réfléchi, seules les durées de visas représentent quelques jalons contraignants dans mon parcours sud-asiatique. Quoi que...
Après avoir arpenté quelques milliers de kilomètres et franchi 4 postes frontière en un peu plus de 2 mois, la période des fêtes me parut opportune pour prétendre à un peu de repos! Mais j'ai vite été prise dans les filets de Kampot, petite bourgade où le temps s'écoule au même rythme que sa rivière : tranquillement...
Depuis fin décembre, j'ai donc élu domicile à la Tiki Guesthouse où je me suis vite sentie comme chez moi : une baraque accolée à la rivière, tenue par une fine équipe de bretons à l'esprit rock'n roll et peuplée de guests aussi délirants et délurés les uns que les autres...
Si j'ai ressenti le besoin de poser mes 20 kilos plus de 5 jours de suite, j'admets surtout avoir apprécié de prendre le temps pour s'imprégner d'une atmosphère et se créer de joyeux rituels entre amis : lecture au fond d'un hamac, coucher du soleil en écoutant de la bonne musique (chose assez rare pour être soulignée!), junk food et jeux de cartes, soirées jusqu'aux petits matins... Il est là le piège : à la Tiki, je n'ai plus vu le temps passer!!!
J'ai quand même profité de ce mois passé dans le sud du Cambodge pour voir un peu du pays... enfin, dans un rayon géographique me permettant de retourner dans mon refuge le soir-même!
En louant une moto à la journée, je me baladerai dans le parc national du Bokor, massif luxuriant posé face à la mer qui accueille une station balnéaire devenue fantôme depuis le triste épisode Khmer rouge (mais abandonnée pour combien de temps? les bulldozers se font déjà entendre...)
... ou bien encore dans la petite ville voisine de Kep, station balnéaire toujours active mais elle aussi sur le déclin, où l'on peut manger du crabe frais avant de piquer une tête dans une eau à plus de 25 degrés...
... ou tout simplement en se baladant dans la campagne de Kampot, au hasard des pistes et des marais salants...
L'obtention de mon visa pour le Vietnam m'emmenera à faire une petite escapade d'une journée à Sihanoukville, la ville touristique cambodgienne par excellence, qui accueille également les services consulaires vietnamiens. Tout comme le visa chinois, le visa vietnamien ne peut s'obtenir aussi simplement qu'en franchissant une frontière et nécessite donc quelques procédures en amont. Mais contrairement au premier, en une journée, l'affaire était bouclée : débarquée en moto à midi, je dépose mon passeport in extremis, passe quelques heures à la plage, et récupère mon visa à la fermeture de l'office. Restent les 2h30 de route de nuit qui s'avèreront plus galères que mes formalités administratives de la journée!
Quelques jours après, je me déciderai enfin à quitter Kampot pour de bon! Du moins, le pensais-je...
Partie de Kampot en moto avec tout mon barda harnaché à l'arrière du deux-roues, je suis arrivée à Sihanoukville pour y passer quelques jours en compagnie d'Alice et Romain, rencontrés 15 jours plus tôt à la Tikiguesthouse...
La plupart des touristes se rendent d'abord à Sihanoukville pour faire bronzette le jour et la teuf la nuit, puis s'en vont faire une halte à Kampot... Ca sera pour nous l'inverse! Après 2 jours de bains matinaux et de bons restos, nous changerons d'avis et ferons demi-tour!!!
Moi qui voulais tracer ma route vers les temples d'Angkor, je me retrouverai prise à nouveau dans le traquenard de la Tiki pour plus d'une dizaine de jours, et ce malgré l'expiration de mon visa cambodgien... Tanpis, je paierai la note* à la sortie! Car les plans sont faits pour être changés, non?!? Je remets donc au mois prochain la visite approfondie du Cambodge - qui m'a déjà séduit - et me prépare à quitter prochainement la douceur de Kampot pour l'île de Phu Quoc**
* 1 day of overstay = 5 $
** au Vietnam