Tant que ça roule...
Dès l'arrivée à l'aéroport, le ton est donné : on trouve certes des taxis (jaunes quand ils sont officiels et blancs quand ils sont plus informels, auquel cas il vaut mieux s'assurer qu'ils soient dotés d'un meter si l'on veut éviter les mauvaises surprises!) mais d'autres véhicules étranges occupent les rues encombrées de Manille. Il s'agit des jeepney, équivalent de nos bus publics à l'allure unique et colorée. Pas d'arrêt à proprement parler, seulement un itinéraire plus ou moins précis indiqué à la peinture sur les vitres de ce monstre urbain. Il faut donc prendre le jeepney en marche, s'acquitter de 8 pesos (0,12€) quelque soit le distance à parcourir, et dire au chauffeur de s'arrêter quand on le souhaite. Facile quand on connaît la ville, plus incertain quand on vient de débarquer...
À l'intérieur, 2 bancs latéraux accueillent autant de passagers qu'il le faut, tous alignés en rang d'oignons. On se raccroche alors à la barre pour gagner en stabilité après s'être fait grignoter quelques précieux centimètres carrés par son nouveau voisin... Impossible de bouger : la monnaie se passe naturellement de passager en passager jusqu'à atteindre le chauffeur installé derrière sa grille.
Le tricycle est une autre forme de transport fréquemment utilisé à travers le pays, que l'on se trouve dans la jungle urbaine de Manille, dans les rues pentues de la Cordillère ou sur les pistes sablonneuses de Palawan. Le plus souvent motorisés, il m'est toutefois arrivé de croiser de courageux chauffeurs de tricycle à pédales, malgré des températures extérieures infernales. La pauvreté de Manille est palpable et nombre d'entre eux y travaillent le jour et y vivent la nuit...
Le prix de la course n'est pas simple à établir. Flairant le bon chalant (le touriste, quoi!), les tarifs sont souvent
exagérément élevés et il faut alors tenir un discours avec un peu d'aplomb pour imposer son juste prix...
au
risque de voir filer le tricycle vers des
pigeons plus conciliants!
Si les tricycles sont un moyen de transport partagé par toutes les îles des Philippines, ils prennent différentes formes selon les régions, se rapprochant souvent d'un side-car bricolé mais ressemblant aussi parfois à une capsule géante. Et comme les jeepneys, un point commun les réunit : chaque propriétaire y appose sa marque personnelle!
Parmi les attributs uniques des tricycles, on trouve parfois de curieux slogans (seulement observés dans les montagnes du nord de Luzon), le plus souvent à haute teneur religieuse... mais pas que :
"Streets of heaven"
"The heart won't lie" "
Loving you is paradise"
"Garden of Eden"... m
on préféré restant "Stay drunk, avoid hangover" *
* pour les non-anglophones : restez bourrés, évitez la gueule de bois!