La descente de la Nam Ou
Plutôt que de subir encore 4 heures de mini-van à s'en taper la tête contre le toit, je décide de prendre le bateau pour retourner à Luang Prabang, trajet certes beaucoup plus long et un peu plus cher, mais qui me permettra de découvrir d'autres paysages! Cette option est néanmoins loin d'être assurée car il faut un minimun de 10 passagers avant que le bateau ne prenne les flots pour redescendre la rivière Nam Ou... Mais il semble que ce soit mon jour de chance : si la veille, le bateau n'est pas parti, le capitaine m'assure qu'au moins 10 personnes se sont inscrites depuis ce matin.
Effectivement, quelques heures plus tard, nous serons 18 entassés à l'arrière d'une barque, le cul posé sur une simple planche de bois et les genoux coincés entre nos sacs à dos et les jambes de nos voisins...
Bien que les conditions de voyage soient pour le moins spartiates, je ne verrai pas le temps passer : entre les montagnes qui nous encerclent, emprisonnant parfois les nuages, et les activités humaines qui tournent autour de la rivière (pêche quotidienne, terrain de jeux des enfants, production artisanale d'électricité, voire chantier de construction par les voisins chinois), il est aisé de se laisser emporter par la contemplation!
Sans parler des petits moments d'adrénaline, quand notre frêle embarcation s'engouffre dans des rapides ou passe à quelques centimètres des rochers affleurants... Mais le "capitaine du navire" connait la Nam Ou comme sa poche et mes appréhensions s'évaporent rapidement.
Après plus de 5h30 de navigation, la ville de Luang Prabang (et la délivrance) approche(nt) enfin...
Mais la promiscuité des trajets épiques comme celui-là permet aussi de se rapprocher des autres passagers. On échange d'abord des sourires entendus puis des lampées de Lao Lao...
Ayant partagé
la même galère, je passerai également les 24 heures qui suivront avec 2 adorables allemands (bien moins benêts que sur la photo!) que j'aurais bien emporté dans mes bagages jusqu'à Vientiane!